Réflexions sur les tags muraux dans la ville.

par Meher Bel Hadj Ali.

NDLR: Nous inaugurons par cette publication la série éditoriale  "Les Embêtés ont du talent" qui collectera les statuts les plus beaux , les plus réfléchis, les plus porteurs de messages ou d'idées inspirantes,  publiés sur la page du groupe citoyen " On a été embêté pour vous ". Ces articles sont bien sûr publiés avec l'autorisation de l'auteur. A vos plumes les Embêtés! 
Réflexions sur les tags muraux dans la ville. Meher Bel Hadj Ali. (Les Embêtés ont du talent)

J’ai été embêté pour vous par la quantité de tags muraux que j’ai pu observer au fil de mes errances.

Qu’ils soient à l’honneur de quelque club sportif ou juste une bande de copains, immortalisant les amours éphémères d’ados surexcités, à la mémoire d’une improbable gloire d’un lycéen frustré, reprenant des slogans au sens aussi mystérieux que relatif, transcription des saillies philosophiques de jeunes en mal de vivre ou simple gribouillis d’un artiste qui tarde à éclore, ces tags sont désormais et malheureusement partout.

Si j’ai choisi de publier celui-ci c’est parce que paradoxalement il parle de respect : respect de qui ? de quoi?  Allez savoir!
 

Entre jeunesse en mal de vivre, bandes de gosses désœuvrés, petits voyous en herbe cherchant à marquer leur territoire, ados exprimant leurs doléances frustrées, une génération nostalgique d’une époque qu’elle n’a pas vécue et les vocations qui se perdent, nous pourrions nous perdre en conjectures en essayant de comprendre le phénomène.


La seule certitude qui ressort de tout cela, à mon humble avis, c’est que quelqu’un (ou certains), quelque part, n’a (n’ont) pas bien joué son (leur) rôle. 
 

Anticipons, soyons à l’écoute de nos enfants, permettons leur de s’exprimer, canalisons leur énergie, offrons leur le support pour développer leur fibre artistique sans nuire à la propriété d’autrui ni enlaidir d’avantage cette forêt de béton qui nous pèse tant et faisons en sorte que cette période sensible de leur vie se passe au mieux. Le sacrifice du mur interne d’un jardin ou même la paroi intérieure d’un garage pour que notre progéniture puisse chercher en paix l’artiste qui sommeille, peut-être, en elle est parfaitement supportable surtout qu’une fois la phase dépassée il suffira d’un rouleau et d’une boite de peinture pour tout remettre en ordre. Je le sais pour avoir, à une époque de ma vie, tagué le mur interne du jardin familial de ce qui m’a semblé alors être le chef d’œuvre d’une vie, l’atout ultime pour impressionner les copains - surtout les copines – et j’en garde un très bon souvenir grâce à la compréhension de mes parents qui m’ont laissé faire.

Meher Bel Hadj Ali. Publié sur la page du groupe citoyen " On a été embêté pour vous " le 29 Mars 2017.

@copyright Le Journal d'un Groupe Citoyen Tunisien, 2017

 

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